Avez-vous déjà entendu parler du shinrin yoku ? Shinrin yo… quoi ? Les deux mots ne vous disent pas grand chose ? C’est bien possible . Cette expression japonaise veut littéralement dire « bain de forêt ». Nos voisins du pays du soleil levant en ont fait une médecine non-conventionnelle. Le concept ? Se faire du bien au corps et à l’esprit via un contact avec l’environnement sylvestre . Et c’est scientifiquement prouvé. Ses bienfaits sur la santé sont nombreux : réduction du stress, renforcement des systèmes immunitaire, cardiovasculaire et respiratoire, etc. Mais comment se pratique-t-elle au quotidien ? Suffit-il de serrer un arbre contre soi ? Pas tout à fait. Fidèle à son concept de biohacking naturel, la Massaya Squad vous emmène dans les bois. Suivez le guide !

Sylvothérapie et shinrin yoku, quelle différence ?

En japonais, shinrin yoku signifie se baigner dans l’atmosphère de la forêt, ou s’imprégner d’elle par nos sens. Pas question ici de faire du sport, de la rando intense ou encore du jogging. Il s’agit simplement d’être dans la nature, et de s’y connecter grâce à nos 5 sens. Imaginez la pratique comme un pont : en ouvrant l’ensemble de nos sens, elle comble le fossé qui nous sépare du monde naturel.

Et la sylvothérapie alors ?

Même si on peut vite confondre les deux, son approche est plus structurée. L’importance des arbres y est tout aussi capitale, mais elle inclut des techniques précises, comme par exemple :

• de la méditation ;
• des exercices de respiration ;
• des cercles de parole en groupe ;
• des contacts physiques avec la terre, l’eau, l’écorce, etc. ;
• des postures de yoga, etc.

On ne parle donc pas seulement de se promener dans les bois en pleine conscience. La thérapie par les arbres possède une volonté plus thérapeutique et codifiée.

Revenons au shinrin yoku et à ses différents bienfaits. Quels sont-ils exactement ? Comment l’immersion dans les bois aide-t-elle à réduire le stress et améliorer notre santé globale ?

Les bénéfices physiques et mentaux liés à la pratique des bains de forêt

Au niveau mondial, près de la moitié de la population (55 %) vit dans des environnements urbains au rythme souvent intense. Ces personnes-là éprouvent régulièrement des difficultés à gérer leur stress. La conséquence ? Une hausse de la fatigue et de l’anxiété, à l’origine de problèmes de bien-être physique et mental. Face à ce phénomène, les promenades immersives dans les espaces verts semblent offrir d’importants avantages physiologiques et psychologiques.

Depuis 2004, des études en série ont été menées au Japon pour étudier les effets de ces géants enracinés sur la santé humaine. La médecine dite « forestière » a ainsi rapporté toute une série d’avantages clés liés au bain de forêt. On vous en détaille ici quelques-uns :

• Augmentation des cellules dites « Natural Killers » (NK), ou « tueurs naturels », en bon français. Ces cellules du système immunitaire peuvent potentiellement détruire des cellules infectées ou cancéreuses. En gros, elles font le ménage en combattant parfois même le développement de certains cancers.
  
• Réduction de la pression artérielle et du rythme cardiaque, avec un effet préventif sur l’hypertension et les maladies cardiaques.
  
• Baisse des hormones du stress (adrénaline, noradrénaline et cortisol)… pour plus de zénitude.
  
• Activation des nerfs qui calment le corps (dits « parasympathiques ») et baisse de ceux responsables du stress, les « sympathiques » – qui portent mal leur nom.
  
• Amélioration de la qualité du sommeil – comme pour l’immersion en eaux froides.
  

Et la liste ne s’arrête pas là ! Une étude datée de 2019 a comparé l’impact d’une marche en forêt avec une marche en milieu urbain. Sans surprise, la première enregistre davantage d’effets positifs sur le système cardio-vasculaire. À n’en pas douter, écouter les sons de la nature et respirer l’air frais forestier est bien meilleur pour la forme.

Certains pays l’ont bien compris. Au Japon, par exemple, la thérapie par la nature peut faire l’objet d’une ordonnance médicale.

Mais concrètement, comment ça se pratique ?

Mode d’emploi de la thérapie en forêt

La pratique du bain de forêt est assez simple. Vous pouvez la réaliser de manière préventive, ou en complément de soins chroniques (qui s’inscrivent sur la durée). Tout d’abord, repérez une belle forêt dans votre alentour. Il peut aussi s’agir d’un grand parc. L’important est que l’endroit soit suffisamment boisé et invite à la détente. Avant de quitter votre chez-vous, assurez-vous de ne pas prendre les objets suivants :

• votre smartphone (même en mode silencieux, il peut être tentant de vérifier un message ou une notification) ;
  
• un appareil photo (évitez de vouloir capturer l’instant, vivez-le pleinement !) ;
  
• un GPS (faites confiance à votre sens de l’orientation et laissez-vous guider par votre instinct) ;
  
• tout autre type d’appareil électronique (écouteurs, montres connectées, tablettes, etc.).

Vous délester de tous ces gadgets vous permettra de marcher en pleine conscience lors de votre balade, sans risque de parasitage externe. Une fois baigné·e dans votre environnement, marchez lentement, respirez profondément et concentrez-vous sur tout ce qui vous entoure :

• Les couleurs et les formes. Observez les nuances infinies du vert, les jeux d’ombre et de lumière, l’architecture unique de chaque arbre, etc.
  
• Les odeurs. Sentez l’humidité de la terre, la résine des pins ou la fraîcheur de la mousse.

• Les sons. Écoutez le bruissement du vent dans les feuillages, le chant des oiseaux et le craquement des branches sous vos pas.

• Les textures. Ressentez la rugosité des écorces sous vos doigts, la douceur des feuilles, la souplesse du sol sous vos pieds.

Prenez le temps de vous arrêter, de toucher, de respirer profondément. Laissez la forêt vous envelopper et vous apporter ce dont vous avez besoin. N’oubliez pas que vous aussi, comme les arbres, vous avez besoin d’air pur. Le calme environnant et ce retour aux origines vous ressourceront pleinement.

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Enfin et comme le préconise le Docteur Qing Li dans son ouvrage « Comment la forêt nous soigne » (éditions First, 2018), il n’existe pas de règle universelle pour tirer avantage au mieux de la forêt. Chaque individu est unique ! Choisissez donc le lieu en fonction des sensations qui vous paraissent les plus agréables : est-ce le bruit de l’eau qui s’écoule sur les cailloux ? Ou plutôt l’odeur de la terre humide ? Ou encore le vert lumineux des feuillages au début du printemps ?

Si vous préférez bénéficier d’une promenade relaxante dans la sylve en étant accompagné·e, la team Massaya se fera un plaisir de le faire à vos côtés lors de notre prochain Equinox Camp.

Sources :

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36864583

https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9665958

https://shs.cairn.info/revue-sante-publique-2019-HS1-page-115?lang=fr

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